Employée par la FASM Croix-Marine qui la préférait à celle de « Handicap par maladie mentale » l’appellation « Handicap psychique » est attestée depuis 1952.
Dans sa définition du handicap la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées évoque, pour la première fois, en France du moins, la situation de handicap psychique :
« Art. L. 114. - Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. » ;
Le handicap psychique n'est pas décrit en termes de conséquences sociales de maladies psychiques1 mais comme constat d'une limitation d'activité ou d'une restriction de participation due à une altération de fonction(s) psychique(s). Le handicap psychique justifie alors une compensation sociale, financière et humaine.
Ces restrictions de participation sociale auxquelles sont confrontées les personnes « sont la résultante d'un jeu complexe entre des facteurs médicaux, environnementaux, relationnels, psychologiques »2
Cette reconnaissance de la personne handicapée psychique comme sujet de droit rétabli dans sa citoyenneté ne doit / ne peut se faire qu'aux conditions qu'une « prise en compte » ne se fasse pas au détriment du soin ; que l'inclusion en milieu ordinaire ne signifie pas abandon en milieu ordinaire, que ne repose pas sur la personne handicapée l'échec de cette inclusion en en faisant un « handicapé - handicapant » son entourage proche.
Notons enfin qu'il n'y a pas symétrie entre le diagnostic médical et celui de la restriction de participation notamment en fonction des (in)capacités d'auto-compensation de chacun au sein de son environnement quotidien.
1 Cf l'ancienne C.I.H. sous titrée « manuel de classification des conséquences des maladies » ou le guide barème (décret de 1993, toujours en vigueur)
2 INSERM, Réduire les handicaps, 1985